Stop aux OGM et stop aux recherches sur les modifications génétiques !

Le Dr. Mae-Wan Ho expose les scandales des recherches scientifiques sur les modifications génétiques qui favorisent et font la promotion des plantes cultivées OGM, face à l'évidence accablante de leur nocivité pour la santé et pour l'environnement ; elle nous averti que plus nous serons indulgents et tolérants vis-à-vis des OGM et plus nous limiterons nos chances de survie face au réchauffement planétaire.

Rencontre au Parlement européen : "Des scientifiques et des députés européens se prononcent pour une Europe sans OGM, « libre d'OGM » " ; 12 juin 2007

Le texte original en anglais et les références sont accessibles sur le web par : https://www.i-sis.org.uk/NoToGMOs.php

Ma première rencontre avec la recherche scientifique sur les modifications génétiques

Je suis une scientifique qui aime la recherche scientifique et si je m'étais satisfaite de rester dans ma tour d'ivoire académique, je n'aurais jamais rencontré en 1994 quelques personnes remarquables, dont Martin Khor, directeur de Third World Network , le Réseau du Tiers Monde, qui m'a alors persuadée d'approfondir les domaines des biotechnologies et du génie génétique, domaines qui étaient perçus comme une menace particulière pour les agriculteurs pauvres dans le tiers monde. Les plantes génétiquement modifiées s'annonçaient prometteuses à l'horizon du monde, promettant de sortir des plantes miraculeuses qui amplifieraient les rendements pour alimenter les populations du monde, pour améliorer leur nutrition, enfin pour nettoyer et pour protéger l'environnement. La tomate Flavr Savr de Calgene-Monsanto, la première plante génétiquement modifiée, allait juste être commercialisée ; elle s'est avérée par la suite être un échec complet.

Tous les signes étaient déjà là, nous indiquant que le rêve allait bientôt se transformer en cauchemar. Naïvement, j'ai pensé que si le public et les décideurs politiques étaient au courant des problèmes et des dangers, tout irait bien et que je pourrais retourner à nouveau travailler dans mon laboratoire. Mais c'est alors que j'ai rencontré la recherche scientifique sur les modifications génétiques. Je ne veux pas dire simplement la science autour des OGM, qui est déjà assez mauvaise, mais également la science génétiquement modifiée, la science modifiée à la source pour tromper le public et les personnes qui définissent les politiques, au profit des sociétés de biotechnologies.

J'ai raconté l'histoire de ma rencontre avec la recherche sur les modifications génétiques dans un livre dont la première édition remonte aux années 1997/1998 [1] ] Genetic Engineering Dream or Nightmare , Génie génétique : rêve ou cauchemar, «  the Brave New World of Bad Science and Big Business” , « Le brave Nouveau Monde de la mauvaise Science et des grandes Affaires » , un livre qui est devenu un best-seller international, traduit en beaucoup de langues et qui a été récemment réédité avec une introduction complétée qui coïncide avec sa traduction en indonésien. Toutes les choses prévues dans ce livre se sont produites. Il explique également pourquoi les recherches scientifiques liées aux modifications génétiques sont mauvaises. Une histoire qui a été élaborée plus tard, en 2003, dans un autre ouvrage [2] Living with the Fluid Genome , Vivre avec le génome fluide .

Le génie génétique chez les plantes et les animaux a commencé au milieu des années 1970 avec l'illusion que le génome – l'ensemble de tout le matériel génétique d'une espèce vivante - est constant et statique, et que les caractéristiques d'un organisme sont stockées dans ses gènes. Mais les généticiens allaient bientôt découvrir, à leur grande surprise, que le génome est dynamique et ' fluide ', par le fait que la structure des gènes, ainsi que leur expression, changent constamment sous l'influence de l'environnement.

Les résultats les plus utiles du projet du génome humain , auront été finalement de faire éclater le mythe du déterminisme génétique , de nous faire découvrir des couches supplémentaires, la dynamique de notre représentation du génome fluide et sa réponse extraordinaire aux conditions de l'environnement [3] ( Life Beyond the Central Dogma , La vie au-delà du dogme central , SiS N° 24 .

Les processus responsables du 'génome fluide' sont orchestrés avec précision par l'organisme dans son ensemble, considéré comme un tout, dans une 'danse de la vie' fortement coordonnée, ce qui lui est nécessaire pour sa survie.

En revanche, le génie génétique pratiqué dans un laboratoire est grossier, brut, imprécis et envahissant. Les gènes intrus, insérés dans un génome pour faire une plante ou un animal génétiquement modifié, - un OGM - ont pu s'implanter n'importe où ; typiquement sous une forme réarrangée ou défectueuse, causant un brouillage et une mutation du génome de l'hôte ; ces gènes intrus ont une tendance de se déplacer ou à provoquer par la suite des réarrangements après leur insertion [voir Transposons et Eléments transposables , dans le document joint sous la rubrique " Définitions et compléments " in fine ]. C'est pourquoi, fondamentalement, les modifications génétiques ne fonctionnent pas et qu'elles sont, en outre, dangereuses.

Une science indépendante contre les modifications génétiques

En 1999, j'ai été la co-fondatrice de l'Institut pour la Science dans la Société (ISIS), avec mon mari et collaborateur de longue date, Peter Saunders, professeur de mathématiques au King's College de l'Université de Londres, afin de travailler pour la science, la société et la durabilité et, d'une manière générale, de mettre la science au service du bien public. Nous avons la chance de bénéficier de l'appui de collègues scientifiques formidables, particulièrement le concours du Professeur Joe Cummins qui a rejoint très tôt l'ISIS et qui continue à jouer un rôle capital en assurant une veille scientifique sur les OGM.

En 2003, des dizaines de scientifiques de différents endroits du monde, y compris ceux de l'ISIS, ont formé l' Independent Science Panel , le Jury pour une Science Indépendante ; ils ont publié un rapport, The Case for A GM-Free Sustainable World [4], sur toutes les évidences relatives aux problèmes et aux risques des plantes génétiquement modifiées, ainsi que les succès et les avantages de l'agriculture soutenable et sans OGM.

Ce rapport a été réédité l'année dernière et il est traduit en beaucoup de langues [dont en français sous le titre Plaidoyer pour un monde soutenable et dans OGM ] ; il a été largement diffusé. Nous avons présenté ce rapport au Parlement Européen en 2004 [5] ( Keep GM Out of Europe , SiS 24), avec l'aide de Jill Evans, députée du Pays de Galles et Membre du Parlement Européen, ainsi qu'avec l'appui de son bureau.

Nous avons maintenant mis à jour le rapport de l'ISP avec un dossier qui contient plus de 160 articles entièrement référencés, qui figurent dans les archives de la revue Science in Society  ; ce document présente les scandales qui concernent des risques graves qui sont ignorés, la fraude scientifique, la feinte de la réglementation et la violation des droits des agriculteurs [6] ( GM Science Exposed: Hazards Ignored, Fraud, Regulatory Sham, Violation of Farmers Rights ). En Inde, des fermiers dupés, en très grand nombre, ont été conduits au suicide. La science des modifications génétiques constitue un crime contre l'humanité.

Le sujet des OGM a été passé en revue par l'ISIS ; il vient juste d'être édité en ligne et il est consultable sur Internet [7] ( GM Food Nightmare Unfolding in the Regulatory Sham ).

[ ¤ La version en français de ce rapport, intitulée " Le cauchemar de la dissémination des aliments génétiquement modifiés, résulte de la tromperie des organismes chargés de la réglementation et des contrôles ", est accessible sur le site suivant : yonne.lautre.net/article.php3?id_article=2310 ].

Ce document e xpose comment les autorités nationales et internationales, chargées de la réglementation, ainsi que les organismes consultatifs, tels que l 'EFSA , L'Autorité européenne de sécurité des aliments, avaient ignoré le principe de précaution (qui est pourtant reconnu par la Commission européenne), qu'ils avaient abusé de la science, qu'ils avaient contourné la loi et qu'ils avaient aidé à favoriser et à promouvoir la technologie des modifications génétiques, face à l'évidence répétée de la nocivité des aliments issus d'OGM et destinés aux humains et aux animaux.

C'est ainsi que nous sommes venus à nouveau ici [au Parlement Européen] pour insister en vue d'une Europe et d'un monde sans OGM, grâce aux efforts de notre organisation associée TWN , Third World Network et le GreenNetwork , ainsi que Monsieur Janusz Wojciechowski, Membre du Parlement Européen et son bureau.

Nous avons, dans notre comité scientifique, des chercheurs éminents de six pays, des amis des scientifiques indépendants : Caroline Lucas et Jill Evans, toutes eux élues députées au Parlement Européen et Jeffrey Smith, qui ont soutenu notre cause de façon admirable.

Notre plaidoyer s'est développé énormément depuis 2004, non seulement parce que tellement d'évidences se sont accumulées contre des plantes cultivées génétiquement modifiées, mais particulièrement parce qu'en accélérant le réchauffement planétaire , l'épuisement des ressources en eau et celles des carburants et des combustibles fossiles, les OGM ont rendu nécessaire et beaucoup plus pressant le changement complet vers des systèmes soutenables de productions alimentaires et énergétiques , comme nous l'avions proposé dans des rapports très complets [8, 9] ( Which Energy? , ISIS Publication; Dream Farm 2 - Story So Far , SiS 31), au lieu de gaspiller notre temps et des ressources extrêmement limitées, en misant sur les modifications génétiques. Car, si nous développons ces dernières, il se pourrait bien que nous diminuions sérieusement nos chances de survie face au réchauffement planétaire.

Nous avons eu 30 ans d'OGM et plus qu'assez de dommages en ont résulté, comme cela a été décrit et documenté dans le rapport de l'ISP [4] et dans notre dossier sur les recherches scientifiques qui se rapportent aux OGM (6).

Trente ans d'OGM : ça suffit !

• Aucune augmentation des rendements ; au contraire le soja génétiquement modifié a diminué les rendements jusqu'à plus de 20 pour cent, comparativement au soja non OGM, et jusqu'à 100 pour cent d'échecs ont été observés avec le coton Bt en Inde . 
• Aucune réduction dans l'utilisation des pesticides ; au contraire, de 1996 à 2003 aux Etats-Unis, les plantes cultivées, génétiquement modifiées, ont été responsables d'une augmentation de l'utilisation des pesticides de 50 millions de livres.
• Les plantes cultivées OGM nuisent à la faune, comme cela a été démontré par des évaluations à l'échelle d'une exploitation agricole au Royaume-Uni.
• Des plantes adventices dans les cultures, ou « mauvaises herbes », encore appelées " superweeds " en anglais, sont apparues tolérantes au Roundup ; par ailleurs, des ennemis des cultures ont acquis une résistance aux toxines Bt. Ces deux caractères : " superweeds " tolérants à l'herbicide Roundup et insectes résistants à Bt, ont rendu les plantes cultivées OGM pratiquement inutilisables.
• De vastes superficies de forêts, de pampas et de cerrados ont été perdues au profit du soja OGM en Amérique latine, dont 15 millions d'hectares en Argentine : ces pertes peuvent encore s'accentuer avec la demande pour les biocarburants.
• Dans la grande région de production de coton en Inde, une épidémie de suicides a touché 100.000 fermiers entre 1993-2003, et 16.000 nouveaux cas sont enregistrés chaque année depuis cette période.
• Une alimentation issues d'OGM, consommée par des êtres humains et des animaux, est liée à des morts et à des maladies sur le terrain et d'après des tests de laboratoire.
• L'herbicide Roundup est mortel pour les grenouilles et toxique pour les cellules du placenta et pour les cellules embryonnaires humaines ; ce Roundup est employé à plus de 80 pour cent sur toutes les plantes OGM qui sont cultivées dans le monde
• La contamination par les transgènes est inévitable ; des chercheurs scientifiques ont observé des pollinisations à partir de plantes génétiquement modifiées sur des cultures de plantes non OGM et chez des espèces sauvages apparentées, à des distances de 21 kilomètres [10]

Les aliments issus d'OGM et destinés aux humains et aux animaux sont par eux-mêmes dangereux pour la santé [7]

Voici quelques points culminants de notre dossier sur les recherches scientifiques qui concernent les modifications génétiques, en particulier, sur les risques des aliments dérivés d'OGM.

Le travail du Dr. Irina Ermakova a montré comment le soja génétiquement modifié a fait que les rats femelles ont donné naissance à des portées anormales dont les petits présentaient un retard de croissance marqué, dont plus de la moitié sont morts au cours des trois semaines après leur naissance.

Des centaines de villageois et de travailleurs dans le secteur du coton en Inde souffrent de symptômes de type allergique ; des milliers de moutons sont morts après avoir pâturé sur des résidus de cultures de coton Bt ; on a rapporté le cas de chèvres et de vaches au cours de cette année.

Un gène codant pour une protéine inoffensive du haricot a été transféré chez le pois par transgénèse ; la protéine du pois a été expérimentée chez des souris qui ont exprimé une grave inflammation des poumons et des sensibilités alimentaires généralisées par cette nourriture issue d'un pois OGM.

Des douzaines de villageois, dans le sud des Philippines, sont tombés malades quand des champs voisins cultivés avec du maïs génétiquement modifié sont entrés en floraison en 2003 : on a dénombré cinq morts et certaines personnes en souffrent encore aujourd'hui.

Une douzaine de vaches sont mortes après avoir mangé du maïs génétiquement modifié, dans le Land de Hesse, en Allemagne, et d'autres animaux du troupeau ont dû être abattus à cause d'une maladie mystérieuse.

Arpad Pusztai et ses collègues ont trouvé que des pommes de terre génétiquement modifiées avec un gène d'une lectine de perce-neige, avaient endommagé tous les organes chez de jeunes rats : la double paroi stomacale était deux fois plus développée que chez les rats témoins.

Des poulets nourris avec le maïs OGM Chardon LL meurent deux fois plus que les témoins et, pour finir, le maïs 863 génétiquement modifié qui a été considéré, par la société obtentrice, comme aussi sûr que le maïs non OGM : il a donc été accepté en tant que tel par l'organisme de réglementation européen, l' EFSA .

Mais après une analyse statistique de vérification des données, effectuée par les scientifiques indépendant du CRII-GEN , il a été trouvé des signes de sa toxicité au niveau du foie et du rein.

L'évidence nous contraint à considérer la possibilité que les risques des OGM peuvent être inhérents à la technologie elle-même, comme je l'ai suggéré il y a dix ans [1]. Différents animaux et êtres humains, qui avaient été exposés à diverses plantes cultivées transgéniques, et avec différents caractères génétiques concernés, soit sont tombés malades, soit sont morts.

Tableau 1. Résumé de l'exposition d'animaux et d'êtres humains à des OGM
Espèces	Espèces d'OGM	Caractère du transgène	Effets observés
Rat	Soja	Roundup Ready	Arrêt de croissance, mort, stérilité
Humains	Coton	Cry1Ac/Cry1Ab	Symptômes d'allergie
Moutons	“	“	Mort, toxicité au niveau du foie
Vaches	“	“	“
Chèvres	“	“	“
Souris	Pois	Inhibiteur de l'a-amylase	Inflammation de poumon, sensibilité générale aux aliments
Souris	Soja	Roundup Ready	Foie, pancréas et testicules sont affectés
Humains	Maïs	Cry1Ab	Maladies et mort
Rats	Maïs	Cry3Bb	Toxicité au niveau du foie et des reins
Vaches	Maïs	Cry1Ab/Cry1Ac	Mort et maladies
Rats	Pomme de terre	Lectine de perce-neige	Dommages dans tous les systèmes d'organes. La double paroi stomacale a des cavités deux fois plus profondes que chez les témoins.
Souris	Pomme de terre	Cry1A	La double paroi stomacale est épaissie
Rats	Tomate	Retard dans la maturité	Perforations dans l'estomac
Poulets	Maïs	Tolérance au glufosinate	Morts

Un organisme génétiquement modifié (OGM) est un organisme dont le matériel génétique normal a été modifié par une insertion ou une intégration d'un matériel génétique synthétique. Il y a plusieurs cas de figure dans lesquels des risques pourraient survenir dans le procédé technologique (voir l'encadré 1).

Encadré 1 Risques potentiels liés aux OGM Les gènes synthétiques et les produits de gène nouveaux, par rapport à l'évolution, pourraient être toxiques et/ou immunogènes pour les êtres humains et pour d'autres animaux. La modification génétique est incontrôlable et incertaine : elle subit une mutation et elle brouille les génomes, produisant des malformations, ainsi que des produits toxiques ou immunogènes ; ces problèmes sont multipliés par l'instabilité de l'ADN transgénique. Des virus qui sont présents dans le génome de l'hôte, et qui causent des maladies, peuvent être activés par la modification génétique. La dissémination des gènes de résistance antibiotiques et leur intégration dans des agents pathogènes par transfert génétique horizontal , rendent les infections intraitables en terme thérapeutique. La modification génétique facilite considérablement et augmente énormément le transfert génétique horizontal et les recombinaisons : cela constitue la voie principale pour la création de nouveaux agents pathogènes. L'ADN transgénique est conçu pour envahir les génomes et ses puissants promoteurs synthétiques peuvent déclencher des cancers en activant des oncogènes . Les plantes cultivées, génétiquement modifiées pour une tolérance à un herbicide, accumulent l'herbicide et les résidus d'herbicide fortement toxiques pour les êtres humains et les animaux, ainsi que pour les plantes.

Mais le pire reste encore à venir si nous n'arrêtons pas les OGM dès maintenant [6] : des plantes vivrières génétiquement modifiées avec des substances à usage pharmaceutique sont déjà parmi nous. Et puis encore :

• des plantes génétiquement modifiées pour produire davantage de certains nutriments  : beaucoup d'entre eux sont toxiques à des doses élevés ;
• des bactéries p robiotiques génétiquement modifiées sont pré-adaptées pour vivre dans l'intestin humain ;
• des animaux qui sont sources de nourritures, génétiquement modifiés, qui sont probablement contaminés par des vaccins, des activateurs de l'immunité, des acides nucléiques, ainsi que par des virus et des bactéries qui causent des maladies.

Les biotechnologies se tournent vers les carburants verts

Et attention aux plantes génétiquement modifiées comme source d'énergie pour la production de biocarburants . Ces biocarburants ne sont pas neutres vis-à-vis du carbone. Ils concurrencent directement les aliments pour les humains et les animaux comme le maïs, le soja, le colza, la canne à sucre, etc..., rendant les prix de denrées alimentaires exorbitants.

Ces plantes OGM pour des fins énergétiques entrent également en compétition pour les terres destinées à leur culture, ce qui entraîne la déforestation d'énormes bandes dans les forêts tropicales, où sont établis des semis ; dans le processus, des tonnes supplémentaires d'anhydride carbonique CO 2 sont émises dans l'atmosphère, ce qui accélère encore le réchauffement planétaire [11] ( Biofuels: Biodevastation, Hunger & False Carbon Credits , SiS 33).

George Bush a défini l'objectif pour une cible de 20 pour cent de substitution du pétrole par des biocarburants d'ici 2017 [12] ( The BP-Berkeley Energy BioScience Institute , SiS 34). L'Union Européenne indique que 10 pour cent des carburants destinés aux transports devront provenir des biocarburants d'ici 2020 [13].

Il y a également une pression qui s'accroît pour commercialiser de nombreuses espèces d'arbres OGM, qui on été modifiés avec une grande variété de transgènes, car les arbres génétiquement modifiés ont été largement proposés pour des plantations, en partant de l'hypothèse erronée qu'ils pourraient compenser les émissions de carbone, et plus encore, que ces plantations d'arbres OGM pourraient être qualifiées pour l'octroi de subventions dans le cadre du mécanisme pour un développement propre, conformément au protocole de Kyoto [14] ( Moratorium on all GM Trees and Ban on GM Forest Trees , ISIS Report).

L'industrie des biotechnologiques s'est déjà positionnée pour prendre en marche le train des biocarburants [13], espérant ainsi arriver à surmonter la résistance des populations qui sont contre les OGM, en donnant à ces plantes génétiquement modifiées, une connotation verte. Elle espère également éviter l'obstacle de la réglementation imposée pour des raisons de sûreté et sécurité alimentaire, puisque les plantes bioénergétiques génétiquement modifiées ne sont pas employées comme nourriture. Mais les semis et plantations avec des OGM et avec les plantes destinées à produire des biocarburants, vont aggraver les problèmes qui existent avec déjà avec les plantes OGM et qui ne feront probablement que d'augmenter les contaminations à partir des OGM.

Aux Etats-Unis, des cours de justice concluent que les expérimentations au champ et les disséminations des plantes génétiquement modifiées sont illégales

Le message que les plantes génétiquement modifiées ne sont pas sûres, semble nous parvenir à travers le système judiciaire. Il y a eu trois actes judiciaires récents avec des condamnations du Ministère de l'agriculture des Etats-Unis (l' USDA ) pour ne pas avoir effectué une évaluation appropriée sur les impacts sur l'environnement, et rendant de ce fait les disséminations illégales. [14] ( Approval of GM Crops Illegal, US Federal Courts Rule , SiS 34). Ce sont les premiers jugements contre les OGM dans le premier pays producteur d'OGM dans le monde, qui avait également favorisé et assuré la promotion des plantes OGM d'une manière agressive.

Un premier rapport concerne des plantes OGM productrices d'un médicament à Hawaï, Etats-Unis. La cour a indiqué que l' USDA avait violé la loi sur les espèces en danger et en voie de disparition, ainsi que la Loi nationale de politique environnementale.

La deuxième affaire en jugement a non seulement conclu que l' agrostide génétiquement modifiée pour une tolérance à un herbicide, était illégale, mais également que l' USDA devait stopper l'approbation de toutes les nouvelles expérimentations jusqu'à ce que des études environnementales plus rigoureuses soient conduites.

La troisième décision a été prise à propos de la luzerne Roundup Ready de Monsanto, pour avoir été distribuée commercialement sans aucune étude et aucun rapport d'impact sur l'environnement.

Une avalanche d'interdictions et de décisions juridiques touche les plantes OGM dans le monde entier

Il y a eu de nombreuses autres interdictions et restrictions qui ont été imposées aux plantes cultivées OGM au cours de la dernière année, qui démontrent complètement les insuffisances des régimes de réglementation et de contrôles dans le monde entier (voir l'encadré 2) (Merci pour les excellentes archives de nouvelles et d'informations émanant de GMWatch : www.GMWatch.org ).

Les combustibles fossiles s'épuisent rapidement [31] ( Oil Running Out , SiS 25) [32]. Mais plus grave que cela, les nappes d'eau dans les principaux « greniers à grains » du monde, souffrent d'une sécheresse prolongée et ils sont à leurs niveaux les plus bas. Les Etats-Unis sont en manque d'eau depuis sept années consécutives [33], L'Australie fait face à la plus grave sécheresse depuis 1.000 ans [34, 35] et une sécheresse, inhabituelle depuis 50 ans, a frappé la Chine [36, 37].

Le Parlement Européen devrait cesser de perdre davantage de temps et de gaspiller encore plus de ressources avec les OGM. Indépendamment de tous les problèmes et les risques que les OGM causent, les plantes cultivées génétiquement modifiées exigent également de lourds intrants de carburants fossiles et d'eau.

Davantage d'indulgence envers les OGM limiterait sûrement nos chances de survie face au réchauffement planétaire. Nous devons opter dès maintenant – et de manière urgente – pour concevoir et construire des systèmes soutenables pour l'énergie et pour notre alimentation.

Article first published 28/06/07

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