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Le pouvoir aux populations : 100% d’énergies renouvelables d'ici 2050

Viser 100 pour cent d’énergies vertes et renouvelables, c’est bon de toute façon et quoi que vous pensiez du changement climatique. C’est le moyen de résoudre notre problème énergétique, de permettre aux populations de retrouver le contrôle des énergies et de nous assurer un environnement plus propre, plus sûr et plus sain. Dr. Mae-Wan Ho

Le texte original en anglais et les références sont accessibles sur le web par : https://www.i-sis.org.uk/PTTP100PCR.php

Lancement de Green Energies - 100% Renewable by 2050 [1], 25 Novembre 2009, Salle du Jubilee, Chambre des Communes, Westminster, Londres, UK.

La présentation de la conférence en anglais peut être téléchargée ici (fichier PDF PowerPoint)

Le pouvoir aux peuples dans tous les sens du mot

Nous sommes ravis d'avoir de telles recommandations favorables pour notre rapport. Alan Simpson, député au Parlement britannique, conseiller spécial du Secrétaire d'État pour l'énergie et le climat au Royaume-Uni, qui le définit comme [2] une feuille de route pour la survie   ; il souligne par ailleurs que ce rapport met le sujet du climat en débat en Grande-Bretagne et dans de nombreux autres pays, pour éviter le " chaos climatique ".

Yokeling Chee, Directeur de Third World Network , a déclaré [3] : " c'est justement ce que les gouvernements du monde doivent fairer pour marquer leur attachement à la Convention des Nations Unies sur les changements climatiques ". Rien que cela nous montre qu'il n'y a aucune frontière entre les peuples des pays développés et ceux des pays en développement, en matière de climat et lorsqu'il s'agit d' énergies renouvelables .

Ce dont nous avons besoin, c'est de redonner le pouvoir aux populations dans tous les sens du mot pouvoir [voir Power , dans les Définitions et compléments ici in fine ], par un engagement à viser 100 pour cent d'énergies renouvelables d'ici 2050. C'est beaucoup plus réaliste que les options non renouvelables qui sont favorisées au Royaume-Uni et par les gouvernements d'autres pays ; et c'est beaucoup plus abordable.

L'énergie renouvelable est une énergie inépuisable qui ne se tarit pas. En outre, elle est source de liberté : une fois que vous avez installé votre propre matériel pour la capter, personne ne peut surveiller le compteur, si vous n'en voulez pas, ou couper votre approvisionnement. Elle est en principe accessible à tous : il n'y a donc pas besoin de se battre pour elle. Et comme populations concernées, nous en gardons le contrôle.

Mais le qualificatif de renouvelable n'est pas suffisant : It has to be green , which means also being environmentally friendly, healthy, safe, non-polluting, and sustainable . il doit s'agir d'une énergie verte , ce qui signifie aussi qu'elle doit être respectueuse de l'environnement, qu'elle doit être saine, sûre, non polluante et durable . La notion de durabilité a besoin de davantage de commentaires, parce qu'elle a été trop souvent pillée et détournée pour exprimer exactement le contraire.

Etre durable correspond à un état qui peut se maintenir pendant des centaines ou des milliers d'années, tels que les écosystèmes naturels ; ceci est possible grâce à une économie circulaire, de réciprocité et de coopération, qui renouvelle et régénère l'ensemble [4] ( The Rainbow And The Worm , ISIS publication).

C'est tout à fait le contraire de l'économie dominante du néolibéralisme , qui résulte de la concurrence et de l'exploitation et qui a conduit la planète et ses habitants au bord d'une catastrophe irréversible, sans parler de l'effondrement financier actuel qu'elle a induit [5] (voir Financing Poverty , SiS 40).

C'est pourquoi il est important de modifier la définition du développement durable que l'on doit à Brundtland , comme suit :   à utiliser les ressources naturelles de façon responsable et équitable , afin de répondre aux besoins de tous dans le présent, sans compromettre les besoins des générations futures . En tout cas, ceci est logique si l'on veut que les énergies vraiment vertes et renouvelables soient librement accessibles à tous.

Malheureusement, nos dirigeants politiques [au Royaume-Uni] sont en grande majorité aveugles vis-à-vis de ces simples faits. Ils sont déterminés par le paradigme néo-libéral et rançonnés par les grandes entreprises. Les énergies vertes réellement renouvelables qui donnent le pouvoir au peuple, ne laissent pas suffisamment de profits pour satisfaire la gourmandise de ces grandes entreprises!

C'est pourquoi le sommet de Copenhague [en décembre 2009] risque de s'effondrer avant qu'il ne commence. Les grandes entreprises et les gouvernements se battent pour que les populations ne puissent pas prendre plus de pouvoir, et elles se font la guerre entre elles pour obtenir une plus grosse part du gâteau, c'est à dire encore plus de pouvoir.

Si vous êtes convaincus du changement climatique, les énergies vertes et renouvelables constituent la bonne solution

Le débat entre les scientifiques de la climatologie [6] vient d'être marqué par certains e-mails piratés. Permettez-moi de le dire à présent: le réchauffement climatique est bien réel et les activités humaines ont beaucoup à voir avec cela [7]. C'est la meilleure explication que l'on a pu donner pour expliquer toutes les observations qui ont pu être effectuées dans le passé et encore présentement.

Il est important de réaliser que les énergies vertes et renouvelables sont bonnes de toutes manières, peu importe que vous croyez ou non dans le changement climatique. Il résout notre problème énergétique, il permet aux populations d'en retrouver le contrôle, et il nous donne un environnement plus propre, plus sûr et plus sain.

Les industries du charbon et du pétrole ont désespérément besoin de n'importe quelle excuse pour continuer leurs affaires comme d'habitude. Alors, s'il vous plaît, ne leur laisser pas faire cela. Les gens sont affectés par toutes sortes de théories de complots, à l'exception de la plus évidente : que les grandes entreprises ont des fins lucratives et une grande soif de profits, et qu'elles vont exploiter toutes les possibilités pour les obtenir. Ce qu'elles ne peuvent pas obtenir pour conduire leurs affaires comme d'habitude, par le fait que les activités humaines sont bien responsables du changement climatique, alors elles l'obtiendront par des crédits de carbone ‘bidon' pour sauver le climat.

La bourse du carbone ne donne pas le pouvoir aux peuples, car elle permet aux gros pollueurs de reporter le fardeau de la réduction du CO2 atmosphérique sur les pays en développement qui sont les moins à même de faire face et qui souffrent déjà, en tant que premières victimes des catastrophes climatiques. Elle financialise aussi le problème ; elle limite les actions de prévention par des solutions réalistes et elle pille les caisses publiques des états. L'effondrement de l'économie doit servir de leçon, car il est causé par un marché financier non réglementé et non régulé, qui crée de soi-disant richesses à partir de rien : c'est ce qui est ruineux pour l'économie réelle des biens et des services [5].

Le réchauffement planétaire est bien réel et il est d'origine humaine

La meilleure réplique aux sceptiques et aux négationnistes du climat est contenue dans une publication de Jim Hansen et de ses collègues [8]. Hansen est un scientifique de la NASA qui n'est pas du tout apprécié par les industriels du pétrole et du charbon, ni par le gouvernement américain. Hansen et ses collègues sont critiques vis-à-vis du dernier rapport du Groupe Intergouvernemental d'Experts sur l'Evolution du Climat ( GIEC ), parce que les modèles climatiques utilisés ne sont pas assez fiables, et qu'ils sont incapables de prévoir que la glace polaire puisse fondre pendant l'été, comme cela a été rapporté par les médias depuis plusieurs années maintenant.

La publication de Hansen et de ses collègues, explique de manière convaincante pourquoi le modèle du GIEC est trop conservateur et il apporte en même temps les réponses aux questions posées par les personnes qui sont sceptiques en ce qui concerne le climat.

L'un des principaux arguments des sceptiques est de dire que le CO 2 ne peut être tenu pour responsable du réchauffement planétaire, parce que, dans le passé de la terre, les changements de concentration en CO 2 atmosphérique ont été à la traîne derrière les températures enregistrées, de quelques 800 ans [9].

Toutefois, la situation actuelle est tout le contraire: même si la température a augmenté, le CO2 a augmenté beaucoup plus rapidement que la température. Alors, quelle est l'explication ?

Les principaux résultats de Hansen et ses collègues sont les suivants [10] (voir l'article 350ppm CO2 the Target , dans la revue Science in Society N° 44 ):

  1. Le présent est un état de non-équilibre, quand les gaz à effet de serre (GES), émis par les activités humaines, augmentent beaucoup plus vite que le système ne peut y répondre, et ce n'est pas la même chose que l'état d'équilibre enregistré dans l'histoire de la terre.
  2. Les modèles du GIEC ne tiennent compte que des processus de rétroaction rapides, alors que les changements dus à la rétroaction lente des gaz à effet de serre (et de la végétation) ont besoin de la durée pour se manifester dans les systèmes terrestres, et en particulier dans les océans
  3. Le fait d'inclure le processus de rétroaction lente donne un bien meilleur ajustement pour les variations de température dans l'histoire passée de la terre, pour les niveaux de CO 2 observés.
  4. En fait, le CO2 a deux fois plus d'effet sur la température que le GIEC ne lui attribue. Et l'on aboutit finalement à la conclusion qu'une concentration de 350 ppm de CO 2 atmosphérique est l'objectif à atteindre, et non pas 450 ppm, comme l'a indiqué le GIEC.

Le responsable en chef du GIEC est d'accord avec ce nouvel objectif à fixer et à atteindre.

Cela signifie que nous devons réduire le niveau actuel, qui est de 385 ppm de CO2 pour le faire redescendre rapidement à 350 ppm.

Hansen et ses collègues ont affirmé que cela peut se faire en cessant de brûler du charbon, à moins que des technologies efficaces de capture et de stockage du carbone (CSC) [ou séquestration du carbone ] ne puissent être développées.

Les fausses solutions doivent être abandonnées

Les technologies de capture et de stockage du carbone (CSC) ne seront pas disponibles avant 30 ans, au plus tôt ; elles sont beaucoup trop onéreuses et elles sont susceptibles d'être très inefficaces et dangereuses (voir le chapitre 9 de l'article [1]).

Qu'en est-il de l' énergie nucléaire ? Le nucléaire n'est pas une énergie renouvelable. La soi-disant renaissance du nucléaire se délite, car les technoligies qui lui sont liées sont tout à fait reconnues comme hautement dangereuses, à risques, peu rentables et non durables (voir les chapitres 3-7 de l'article [1]).

Aux Etats-Unis, l'industrie nucléaire a été incapable de faire annuler l'interdiction exprimée à ce jour par un seul état et le Président Obama a fait geler le site de Yucca Mountain, qui avait été envisagé comme site de stockage possible pour les déchets nucléaires à longue durée de vie. Le Royaume-Uni et la France sont bien les seuls états, et minoritaires en Europe, à s'engager dans la filière de l' électronucléaire .

Un autre piège à éviter est le soi-disant 'International Biochar Initiative' (chapitre 8 de l'article [1]) qui transforme des plantes bioénergétiques en charbon de bois destiné à être enterré dans le sol. Cette technologie est supposée permettre à la fois une récupération d'énergie à partir de la biomasse et la séquestration du carbone dans le sol pour améliorer sa fertilité, du fait que le charbon resterait stable pendant des centaines sinon des milliers d'années, tout en augmentant les rendements des cultures.

Il s'avère que le charbon se dégrade parfois très rapidement et que son effet sur les rendements des cultures est erratique. Surtout, la proposition de mettre en place des cultures énergétiques sur des centaines de millions d'hectares de terres, dites ‘terres de rechange', est illusoire et précisément de même nature que ce qui s'est produit pour les ‘ biocarburants ', ou mieux agrocarburants : voici cinq ans que cette mise en oeuvre avait déjà abouti à la saisie de terres à usage agricole, à l'accélération de la déforestation et à une exacerbation dangereuse de la tendance à une réduction de l'oxygène dans notre atmosphère.

De nouvelles recherches montrent que, tandis que les concentrations en CO2 ont été en hausse, les concentrations en oxygène dans la couche de l'atmosphère ont été réduites plus rapidement que cela pourrait être expliqué par l'augmentation du taux de CO2 [11] ( O2 Dropping Faster than CO2 Rising , SiS 44). En outre, cette tendance à la baisse s'est accélérée depuis 2003, coïncidant précisément avec l'essor des ‘biocarburants'. Donc, les politiques climatiques qui se concentrent exclusivement sur la séquestration du carbone pourraient s'avérer être désastreuses pour l'ensemble des organismes vivants qui ont besoin de l'oxygène pour leur respiration, y compris les êtres humains.

Nous devons abandonner les fausses solutions et nous tourner vite vers les énergies vertes qui sont déjà disponibles en abondance (voir les chapitres 11-26 de la référence de l'article [1]).

Il y a un potentiel énorme pour les énergies vertes

Des éoliennes installées sur toutes les surfaces des terrains disponibles qui ne sont pas couverts par les forêts, les villes, ou recouverts de glace, et en supposant que ces éoliennes ne fonctionnent qu'à 20 pour cent de leur capacité nominale, pourraient fournir 40 fois plus que la quantité d'électricité mondiale, soit encore cinq fois ses besoins énergétiques totaux.

L'énergie solaire, avec une efficacité énergétique modeste de 10 pour cent, pourrait fournir de l'énergie pour tout le monde, en occupant seulement 0,1 pour cent des terres émergées de la planète.

Et le méthane, [tiré du biogaz ] provenant de la digestion anaérobie des déchets organiques, peut être utilisé pour la cuisson, pour le chauffage, pour la production d'électricité et pour les véhicules de transport et les machines agricoles : son usage pourrait épargner plus de 50 pour cent de la consommation d'énergie au niveau mondial.

En outre, d'autres ressources sont disponibles localement : les microcentrales hydroélectriques, l'énergie marémotrice, la géothermie, le conditionnement des eaux profondes, etc …

Les énergies vertes sont largement accessibles, abordables, efficaces, flexibles, facilement mises à niveau, et discrètes - surtout si vous maintenez les équipements et les installations de petite taille - voire esthétiques, si des artistes et des concepteurs se mettent au travail sur ce sujet.

La clé du succès réside dans la mise à profit des ressources qui sont le plus facilement disponibles localement. Les déchets organiques doivent être la ressource la plus universellement disponibles comme source d'énergie dans le monde, et n'oubliez surtout pas, que vous obtenez également, à l'issue du processus de transformation biologique, de bons fertilisants naturels pour les cultures, à partir du résidu digéré.

Des énergies vertes pour une autonomie énergétique

Les énergies vertes se prêtent particulièrement bien à la distribution et la production décentralisée, ce qui donne aux populations une autonomie énergétique par rapport aux grands opérateurs industriels des divers secteurs de l'énergie. Là repose la clé de leur succès futur.

Au cours de l'année 2008 et pour la première fois, plus de disposiitfs exploitant les énergies renouvelables ont été installés que de capacités nouvelles résultant des équipements conventionnels.

L'Allemagne est devenue la première grande économie à base d'énergie renouvelable dans le monde. Les énergies renouvelables représentent 9,5 pour cent de l'énergie totale consommée, en fournissant 15,1 pour cent de l'électricité. L'énergie éolienne arrive en tête des énergies renouvelables avec 25 GW et elle représente 7 pour cent de l'électricité produite. Les autres sources sont: l'énergie hydroélectrique et ; presque égales et en seconde position, la biomasse , le solaire et la géothermie. Rien que pour l'année 2007, les nouvelles capacités d'énergies renouvelables en Allemagne ont augmenté d'une puissance équivalent à celle deux centrales nucléaires. Dans ce domaine, le pays a dépassé ses objectifs successifs depuis 2000 et, dans son secteur des énergies renouvelables, on est très optimiste quant au passage possible à 100 pour cent d'énergies renouvelables d'ici 2050. La clé de ce succès réside dans sa législation et dans les subventions gouvernementales appropriées qui ont été accordées à ce secteur, en particulier des tarifs attrayants pour le rachat de l'électicité : cela à stimulé le marché intérieur.

Il ya des choses merveilleuses sur l'arc en ciel des possibilités qui pourront satisfaire et combler votre imagination: la photosynthèse artificielle pour récolter et stocker la lumière du soleil, les dispositifs de la thermoélectricité qui peuvent transformer en électricité, la chaleur qui est dispensée en pure perte, et le meilleur de tout : nous pouvons nettoyer les déchets toxiques et nucléaires radioactifs avec les réactions nucléaires de faible énergie, la fusion froide qui fonctionne réellement!

Donc, en conclusion, le monde peut être à 100% d'énergies renouvelables d'ici 2050

  • Une gamme variée d'options vertes, vraiment écologiques et abordables existent déjà, et d'autres innovations sont en cours de mise au point.
  • Les politiques qui assurent la promotion des innovations et qui stimulent le marché intérieur pour une production et une distribution décentralisée, sont la clé de la réussite.
  • La coopération mondiale est cruciale : les pays développés ont une obligation internationale de soutenir les pays en développement pour combattre le réchauffement planétaire et pour limiter les changements climatiques en faisant appel auxénergies renouvelables.

Article first published 30/11/09


Références bibliographiques

  1. Ho MW, Cherry B, Burcher S and Saunders PT. Green Energies, 100% Renewables by 2050, ISIS/TWN, London/Penang, 2009.
  2. Simpson A. Foreword to Green Energies, 100% Renewables by 2050, ISIS/TWN, London/Penang, 2009.
  3. Chee Y. Foreword to Green Energies, 100% Renewables by 2050, ISIS/TWN, London/Penang, 2009.
  4. Ho MW. The Rainbow and the Worm, the Physics of Organisms, 3rd ed., World Scientific, Singapore & London, 2008.
  5. Ho MW and Saunders PT. Financing poverty, editorial, Science in Society 40, 2-3, 2008.
  6. “Hackers leak e-mails, stoke climate debate”, David Stringer, Associated Press, 20 November 2009, http://news.yahoo.com/s/ap/20091121/ap_on_sc/eu_climate_hacked_e_mails
  7. “Statisticians cool down the climate controversy”, Lynne Peeples, 28 October 2009, http://www.scienceline.org/2009/10/28/blog_peeples_global-cooling-controvers/
  8. Hansen J, Sato M, Kharecha P, Beerling D, Berner R, Masson-Delmotte V, Pagani M, Raymo M, Royer DL and Zachos JC. Target atmospheric CO2: where should humanity aim? 2008, http://arxiv.org/ftp/arxiv/papers/0804/0804.1126.pdf
  9. CO2 lags temperature, therefore it CAUSES temperature? Carbon Climate, Debating the Global Warming Issue, 20 September 2009, http://www.carbonclimate.info/2009/09/co2-lags-tempererature-thereofre-it.html
  10. Ho MW. 350 ppm CO2 the target. Science in Society 44, 4-7, 2009.
  11. Ho MW. O2 dropping faster than CO2 rising. Science in Society 44, 8-10, 2009.

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Mae-Wan Ho Comment left 18th December 2009 09:09:13
Craig Sams, please don't say you've been ignored. Your letter to me was published almost in full in Letter to the Editor of the current issue 44 of Science in Society. And i have personally replied to your letter, also in the same forum.

Julian Rose Comment left 1st December 2009 04:04:21
An excellent report. But, sadly, even Britain's Green Party has dropped the batton placed in its hand by Fritz Schumacher's Small Is Beautiful. There is a widespread failure by such institutions to promote the vital decentralised 'people owned' mostly small scale solutions that produce the socio-cultural revolution that matches the renewable energy equation. Instead we hear about 'massive investment' being needed to promote 'a new industrial revolution' that will 'stimulate jobs and the national economy' etc. If we can get beyond such histrionics and see localised, human scale, independent renewable energy schemes, freed from corporate ownership and the big profit motive - as the road to the future, then we will have a veritable renaissance on our hands. Lets try to get this message widely disseminated at this crucial time.

Craig Sams Comment left 18th December 2009 09:09:13
How strange that you could effusively quote Jim Hansen without mentioning his total support for biochar as an agricultural amendment. Is it really that difficult for a scientist to differentiate between burning charcoal and burying it in the ground? One increses CO2 emissions, the other reduces CO2 levels in the atmosphere and continues to do so in the soil, reducing nitrous oxide emissions. Look at the evidence, not the speculation. Everywhere that biochar is used in agriculture it is bringing benefits. I have written to Mae Wan Ho asking for a rational discussion on this and have been ignored. This is not the rational debate that this issue requires. You do yourself a disservice by oversimplification and misrepresentation. You insult your listeners if you think they can't tell the difference between biofuels and biochar. Biochar is not biofuels. Biofuels are burned. Biochar is not. The fact that our governments reward burning biofuels (and therefore charcoal) for energy with double ROCs (Subsidies equal to double the cost of electricity) is madness. But don't throw out the biochar, throw out the ludicrous and misguided government policies that encourage climate damaging behaviour and misallocation of resources. I have been using biochar on my farm, on fruit trees and on vegetable crops and the results are great. Don't knock it if you haven't tried it Craig Sams

Mae-Wan Ho Comment left 1st December 2009 09:09:10
Julian, you are spot on. Please look out for brilliant speeches to follow from Alan Simpson, Siegfried Brenke, Michael Meacher and others from the launch; all speaking for small is beautiful in different tones. it was a truly inspiring event, sorry you weren't here. The room was filled to overflowing with extra chairs, many standing at the back and sitting on side tables. This is the turning point

Erich J. Knight Comment left 1st December 2009 21:09:29
All political persuasions agree, building soil carbon is GOOD.... To Hard bitten Farmers, wary of carbon regulations that only increase their costs, Building soil carbon is a savory bone, to do well while doing good.... Biochar provides the tool powerful enough to cover Farming's carbon foot print while lowering cost simultaneously.... Another significant aspect of bichar is removal of BC aerosols by low cost ($3) Biomass cook stoves that produce char but no respiratory disease emissions. At Scale, replacing "Three Stone" stoves the health benefits would equal eradication of Malaria.... http://terrapretapot.org/ and village level systems http://biocharfund.org/ The Congo Basin Forest Fund (CBFF).recently funded The Biochar Fund $300K for these systems citing these priorities; (1) Hunger amongst the world's poorest people, the subsistence farmers of Sub-Saharan Africa, (2) Deforestation resulting from a reliance on slash-and-burn farming, (3) Energy poverty and a lack of access to clean, renewable energy, and (4) Climate change..... The Biochar Fund : Exceptional results from biochar experiment in Cameroon The broad smiles of 1500 subsistence farmers say it all ( that , and the size of the Biochar corn root balls )..... http://biocharfund.org/index.php?option=com_content&task=view&id=55&Itemid=75 Mark my words; Given the potential for Laurens Rademaker's programs to grow exponentialy, only a short time lies between This man's nomination for a Noble Prize..... This authoritative PNAS article should cause the recent Royal Society Report to rethink their criticism of Biochar systems of Soil carbon sequestration; Reducing abrupt climate change risk using the Montreal Protocol and other regulatory actions to complement cuts in CO2 emissions http://www.pnas.org/content/early/2009/10/09/0902568106.full.pdf+html There are dozens soil researchers on the subject now at USDA-ARS. and many studies at The up coming ASA-CSSA-SSSA joint meeting; http://a-c-s.confex.com/crops/2009am/webprogram/Session5675.html Congressional Research Service report (by analyst Kelsi Bracmort) is the best short summary I have seen so far - both technical and policy oriented. http://assets.opencrs.com/rpts/R40186_20090203.pdf . United Nations Environment Programme, Climate Change Science Compendium 2009 http://www.unep.org/compendium2009/ Al Gore got the CO2 absorption thing wrong, ( at NABC Vilsack did same), but his focus on Soil Carbon is right on; http://www.newsweek.com/id/220552/page/3 Research: The future of biochar - Project Rainbow Bee Eater http://www.sciencealert.com.au/features/20090211-20142.html Japan Biochar Association ; http://www.geocities.jp/yasizato/pioneer.htm Carbon to the Soil, the only ubiquitous and economic place to put it. Cheers, Erich

James Makepeace Comment left 2nd December 2009 06:06:28
I have little doubt that this comment will be "moderated" out, but that is not a reason for failing to make it... This article is based on half-wit philosophy. If we plan and actually attempt to survive entirely on renewables by 2050, either the world's population will have been halved at least (and probably by war among other things) OR half the world will be living in conditions resembling those of a couple of thousand years ago... because the lights will have started going out by then. Renewables are good to maximize, but let's stop dreaming that they can do it all... as a species we are far to addicted to energy for that to be a realistic possibility. If we don't maximize our efforts to harness nuclear fusion (very different from fission in that it is an entirely natural process)we really will be in serious trouble as a species, and nature will start working on us under the never-changing rules of "survival of the fittest". That prospect looks really VERY unpleasant for our great grandchildren... so let's wake up to the hard realities while there is still just about enough time !"